ESPACE POLITIQUE | Sans financement, pas d’amélioration des conditions de travail

24.07.2024 Christina Zweifel

Première étape de l’initiative sur les soins infirmiers, l’offensive de formation a commencé le 1er juillet. Et voici déjà la deuxième étape: la discussion sur l’amélioration des conditions de travail.

La Confédération a présenté ses idées d’amélioration des conditions de travail en mai avant de les mettre en consultation. Ses propositions comportent des dispositions légales sur les délais de remise des plans de service, des mesures de compensation en temps ou en argent en cas de changement de planning de dernière minute et la réduction du temps de travail hebdomadaire habituel. De plus, elle veut ancrer dans la loi une obligation de négociation pour les conventions collectives de travail.

La direction de Curaviva et d’Artiset a élaboré sa prise de position en étroite concertation avec les associations cantonales. Grâce à l’engagement des membres collectifs, nous pouvons intégrer les différentes conditions-cadres cantonales dans la prise de position nationale. Les débats menés aux quatre coins du pays ont révélé des différences. Beaucoup de mesures ont déjà été mises en œuvre dans les cantons ayant une CCT alors que dans les autres, elles entraîneraient de gros changements.

Malgré ces réalités cantonales différentes, notre position est claire:

Les mesures doivent laisser une marge de manœuvre aux établissements et à leur personnel: de bonnes conditions de travail ont une importance capitale pour nos membres en tant qu’employeurs. Leur aménagement au niveau de chaque établissement doit si possible être flexible pour tenir compte des besoins spécifiques.

Le financement doit être garanti, à long terme aussi. Or, le financement n’est pas défini dans le projet de loi. La redistribution interne des moyens demandée par la Confédération n’est pas possible pour les EMS. Sans financement correspondant, les institutions de soins ne seront pas à même de mettre en œuvre les exigences supplémentaires de la deuxième étape.

Nous ne pourrons nous attaquer à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans les soins que si toutes les parties prenantes du système de santé sont disposées à trouver ensemble des solutions adaptées.


Christina Zweifel est directrice de CURAVIVA.
 

Foto: esf