ESPACE POLITIQUE | Politique du handicap: poser les jalons de l’inclusion

21.03.2025 Rahel Stuker

De vifs débats sur la conception de la future politique du handicap s’annoncent. À la fin de l’année dernière, le Conseil fédéral a présenté son message relatif à la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées. Par la même occasion, il a esquissé les points clés d’un contre-projet indirect à l’initiative pour l’inclusion, qu’il mettra en consultation fin mai. Durant la session en cours, le Conseil des États a confié au Conseil fédéral le mandat de moderniser la LIPPI. Les dossiers sont si nombreux qu’on risque de perdre la vue d’ensemble. Or, il convient de veiller constamment à ce que ces interventions politiques soient conformes à la CDPH.

Les prestataires de services pour personnes en situation de handicap ont convenu d’un plan d’action pour la mise en œuvre de la CDPH dans leur domaine d’influence dès 2019. La branche traverse un processus de transformation, passant d’une orientation sur l’offre à un accompagnement participatif et axé sur les besoins, l’objectif étant que les personnes en situation de handicap participent pleinement et de manière effective à la société et qu’elles mènent leur vie de façon autonome.

Il faut saisir l’élan donné par ces différentes interventions politiques pour faire progresser la politique du handicap dans tous les domaines. Le libre choix du logement figure actuellement au premier plan. C’est une bonne chose car cette revendication centrale des personnes en situation de handicap n’est pas encore une évidence. Mais n’oublions pas que, pour pouvoir mener une vie autonome, deux autres domaines exercent une influence décisive: le travail et la formation.

«Si nous voulons réellement faire un pas vers une société plus inclusive, les domaines de la formation et du travail ne doivent pas être relégués au second plan.»

Pourtant, la promotion de l’intégration au marché ordinaire du travail depuis le marché complémentaire se heurte encore et toujours à de grandes difficultés. Les dossiers politiques actuels éclipsent complètement cet aspect pour l’instant, mentionnant que la formation et le monde du travail seront abordés par la suite. Nous n’acceptons pas cette manœuvre politique consistant à renvoyer la question aux calendes grecques. Si nous voulons réellement faire un pas vers une société plus inclusive, les domaines de la formation et du travail ne doivent pas être relégués au second plan: il faut les intégrer dès maintenant.

 


Rahel Stuker est directrice d'INSOS und membre de la direction d'ARTISET.


 

Photo: esf