COMPORTEMENTS DÉFIS | Un bon environnement pour les personnes autistes

06.11.2024 Salomé Zimmermann

À Winterthour, dans un nouveau bâtiment spécialement adapté, la fondation Brühlgut propose des logements et des emplois à des personnes avec un trouble du spectre de l’autisme qui présentent un comportement complexe – une offre rare en Suisse. Andreas Paintner, directeur, en présente le concept et les options architecturales.

La fondation Brühlgut, à Winterthour, propose sur différents sites une grande diversité d’offres pour les personnes en situation de handicap. Un nouvel immeuble résidentiel, nommé «Haus 52d», a été construit récemment sur le site de Wyden pour accueillir des personnes ayant grandement besoin d’un cadre en raison de leur comportement complexe. Douze adultes peuvent habiter dans ce bâtiment de trois étages, vivant en groupes de quatre, bénéficiant d’un accompagnement de jour et d’une offre thérapeutique dans les locaux de l’immeuble.

Les résidentes et résidents sont des personnes avec des troubles du spectre de l’autisme (TSA) sévères. Leur fonctionnement perceptif, lié au système nerveux central, est particulièrement touché. Les symptômes apparaissent en général dès les premières années de vie. Les troubles de l’autisme se manifestent par des difficultés dans les relations avec l’environnement et la participation à la vie en communauté. En effet, les fonctions cognitives, verbales, motrices et émotionnelles sont affectées, à des degrés divers selon les personnes.

Des structures claires et un environnement calme

Andreas Paintner, directeur de la fondation Brühlgut, explique que le groupe de résidentes et résidents avec TSA a besoin d’un accompagnement très soutenu. Le concept adopté par la fondation et son personnel spécialisé repose sur un quotidien clairement structuré et un environnement pauvre en stimulations, pour assurer sécurité et stabilité à ces personnes. Le nouveau bâtiment joue un grand rôle à cet égard car il a été conçu pour répondre à ces besoins spécifiques.

«Les plafonds des pièces sont plus hauts et les couloirs ainsi que les escaliers plus larges que dans les autres bâtiments», indique Andreas Paintner. «De plus, les espaces sont aménagés de manière à minimiser les stimulations dérangeantes, notamment grâce à une bonne insonorisation des espaces et à des meubles robustes et difficiles à déplacer.» Les couleurs sont sobres et l’utilisation du bois crée une atmosphère apaisante. Le jardin a été conçu dans un style naturel, avec des haies et buissons de plantes locales. «L’objectif est de permettre aux personnes, avec l’appui du personnel d’accompagnement, de développer leurs compétences, d’accroître leur autonomie et, ainsi, d’améliorer leur qualité de vie.» Il s’agit donc d’autonomisation et de participation.

Forte demande

La demande pour de telles places d’hébergement et d’accompagnement, peu nombreuses, est grande. Or, selon Andreas Paintner, cette nouvelle offre ne suffit pas pour y répondre. «Toutes les places sont déjà occupées, que ce soit par des résidentes et résidents qui vivaient déjà à la fondation Brühlgut ou des personnes venant de l’extérieur», déclare-t-il. Depuis l’ouverture cet été, les admissions sont échelonnées. «Grâce à l’intégration de ce nouveau bâtiment à Wyden, les résidentes et résidents peuvent se déplacer librement sur le site, par exemple, pour se rendre au restaurant de l’institution ou profiter des possibilités d’emploi au sein de la fondation», explique le directeur.

Auparavant, le groupe résidentiel pour les personnes avec TSA était géré séparément des autres offres. «Le projet permet ainsi d’améliorer l’intégration et l’égalité des personnes avec TSA en ce qui concerne le logement et l’emploi», affirme Andreas Paintner.